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6 juillet 2009 - France

La vieille bourse de Lille

Partant de la Chambre de commerce et d'industrie, dont le beffroi domine le centre-ville...

... en un clin d'œil le regard se pose...

... devant la Vieille Bourse, sans laquelle la Grand'Place de Lille ne serait pas vraiment grande.

C'est qu'à Lille, ville plus commerçante que d'autres, le commerce plus qu'ailleurs a fait les monuments.

Alors qu'à Paris, bien rares sont ceux qui, face à l'Hôtel de Ville, se souviennent en apercevant la statue de Jacques Cœur que le pouvoir temporel a procédé dans la capitale de la puissance du commerce, ici les marchands ont laissé leur marque dans le nom même des plus beaux bâtiments de la ville.

La cathédrale et l'hôtel de la ville sont restés à l'écart. Construits au 19e et au 20e siècle, ils n'ont pas eu droit de cité au cœur de la ville : c'est une statue de Mercure qui surplombe la façade de la Vieille Bourse, face à la Déesse qui domine le centre de la Grand-Place.

Et lorsqu'il a fallu restaurer leurs monuments, les commerçants encore une fois sont venus à leurs secours. Ainsi lorsque l'œil se promène sur la façade de la Vieille Bourse, parmi les atlantes, caryatides, guirlandes de fleurs et cornes d'abondances, ornements auxquels le touriste n'accorde, malgré leur finesse d'exécution, qu'une admiration un peu machinale...

... certains cartouches, eux, portent des motifs qui réveillent la curiosité :

... des logos d'entreprises : EDF, les 3 Suisses, Auchan...

... et autres mécènes qui ont participé à la restauration de l'édifice que tous regardent, devant lequel tous se retrouvent à Lille.

Tradition de mécénat, que l'on pourrait rapprocher des représentations de donateurs sur les vitraux de Chartres ou dans les tableaux religieux du Quattrocento ? solidarité territoriale entre entreprises et pouvoirs publics d'un Nord désindustralisé ? ou publicité éhontée sur un monument historique ?

Mon œil est surpris, mais pas choqué : ces symboles demeurent discrets et ne gâchent pas la beauté et l'harmonie des proportions du bâtiment. Ils racontent sur la façade un nouvel épisode de son histoire.

(voir le le reportage de l'INA)

Publié par thbz le 06 juillet 2009

2 commentaire(s)

1. Par détails  (25 août 2009) :

On retrouve ce même phénomène aujourd'hui pour la restauration de plusieurs édifices allemandes. Certains donateurs participent à la restauration par "l'achat" d'un ou de plusieurs mètres carrés de murs (ou de murailles dans le cas des châteaux)où, une fois les grands travaux finis on peut trouver une plaque avec leurs noms.
D'autres se voient leurs noms graver sur des plaques mises sur les dos des bancs publics.

Ce n'est pas vraiment de la publicité, c'est une manière "moderne" qu'on a pu trouver pour restaurer certains bâtiments qui, sans ces fonds récoltés, feraient aujourd'hui partie de ruines abandonnés.

2. Par thbz  (26 août 2009) :

En effet, c'est un mode de financement comme un autre. D'ailleurs, à ma connaissance il n'y a pas eu de grande polémique à ce sujet. Cela m'a toutefois surpris sur un édifice de cette importance.

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