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28 février 2015 - Corée

Drapeau du 1er mars

Après le 3 octobre, le 1er mars est une autre date à laquelle les drapeaux nationaux se montrent dans les rues de Séoul.

Il s'agit cette fois-ci de commémorer le 1er mars 1919, date d'un important soulèvement contre l'occupant japonais. C'est une date suffisamment connue pour qu'on la désigne simplement par deux chiffres : « 3·1 » (삼일절), comme le 6·25 (début de la guerre de Corée le 25 juin 1950), le 4·19 (soulèvement étudiant du 19 avril 1960 qui a entraîné la chute d'une dictature), le 5·18 (soulèvement de Gwangju contre une autre dictature, le 18 mai 1980), et depuis l'an dernier le 4·16 (naufrage du navire Sewol).

Parmi ces dates, seul le 1er mars fait partie des jours fériés nationaux, lors desquels il est habituel de placer le drapeau national à la fenêtre de son logement.


Les bars à hôtesses de Poeun-ro ne sont pas en reste de patriotisme (la porte aveugle renseigne mieux sur l'activité de l'établissement que les mots « bière et alcools ococcidentaux » figurant sur l'enseigne).

Une chaîne d'information en continu, YTN, interroge des passants (attention, démarrage automatique de vidéo) à Séoul et dans les environs. Une jeune femme déclare qu'elle va hisser le drapeau, naturellement ; un homme âgé explique que c'est un fondement de la fierté et de l'indépendance du peuple coréen (il utilise le mot minjok, qui signifie à la fois peuple et race). Un homme plus jeune, manifestement gêné, dit qu'il ne va pas le faire parce que la situation est difficile pour les travailleurs ; enfin une mère de famille explique qu'il n'y a pas chez elle d'emplacement pour l'accrocher.

Enfin un professeur d'université estime que les manifestations de patriotisme ont plus de valeur si elles sont spontanées que si on oblige chacun à hisser le drapeau.

Pendant ce temps, à Séoul une association manifeste, enfants en tête, pour encourager les citoyens à brandir le drapeau :

Extrait du reportage. Sur la pancarte : « Le drapeau sur chaque porte ! L'amour de la patrie dans chaque poitrine ! ».

L'affaire du drapeau ne fait pas consensus. C'est en principe une obligation légale. Toutefois cette obligation n'est que très partiellement respectée en pratique, l'une des raisons semblant être que tous les immeubles ne disposent pas d'emplacements pour disposer le drapeau.

C'est pourquoi, selon un journal (en coréen), le Gouvernement aurait un projet de rendre obligatoire la création de supports pour les drapeaux à chaque entrée de bâtiment résidentiel. Cette information a été fortement contestée et le Gouvernement a affirmé ne pas avoir une telle intention.

Il n'en reste pas moins que le Gouvernement soutient le déploiement le plus généralisé possible du drapeau lors de ces dates. Et la présidente a récemment manifesté une certaine nostalgie à l'égard de l'époque où tous les Coréens s'arrêtaient deux fois par jour pour saluer le drapeau. À l'époque, son père était le dictateur du pays.

Publié par thbz le 28 février 2015

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