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17 janvier 2016 - ParisEmprunt du Panthéon
J'ai décrit l'emprunt de paysage dans les jardins d'Extrême-Orient. Pour économiser sur les voyages, on peut aussi en trouver un exemple au jardin du Luxembourg :
Dans ce jardin si rigoureusement organisé en fonction d'axes nord-sud et est-ouest, seules ces deux rangées d'arbres — en cours de replantation pour ceux situés au premier plan — partent en biais vers le sud-est.
Leur objectif est clair ; elles cherchent à intégrer dans le spectacle du jardin un objet extérieur à celui-ci : le Panthéon. Posé assez loin tout au bout de la rue Soufflot, il paraît bien plus proche lorsqu'on l'observe depuis le point de vue d'où a été prise cette photographie.
Ces deux rangées d'arbres réalisent cet effet d'une part en dirigeant le regard vers le Panthéon avec leurs façades végétales taillées droit, d'autre part en masquant, de part et d'autre, les immeubles plus banals de la rue Médicis et du boulevard Saint-Michel. La pente naturelle du sol fait le reste, masquant le sol asphalté de la rue Soufflot au profit de la pelouse du jardin.
C'est le principe même de l'emprunt de paysage : masquer les éléments proches et peu désirables afin d'attirer dans le paysage intérieur la montagne ou le temple lointains.
(ajout, 23 janvier 2016)
Certes, ce paysage est aussi (et sans doute d'abord pour le promeneur), une composition typique de jardin à la française. Cf. une conférence de Tadao Ando (dans Pensées sur l'architecture et le paysage, éditions Arléa) : « Contrairement à l'Occident, nous [les Japonais] n'avons pas une perception du monde en trois dimensions où la perspective détermine l'angle de vue, mais une perception en deux dimensions, où la distance entre le sujet et l'objet a été abolie. ». Ici, l'emprunt sert à compléter la perspective.
Publié par thbz le 17 janvier 2016
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