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29 mai 2014 - Arts, architecture...

We are the painters

MAC/VAL, musée d'art contemporain de Vitry-sur-Seine.

Loin de tout, sauf des voitures.


(déjà vu ici)

Une vidéo est projetée sur le mur blanc d'un couloir un peu sombre. Sur un carton, le nom suivant : « We are the painters ».

Deux hommes emmitoufflés commencent à peindre sur un grand panneau blanc planté dans la neige, devant un paysage qui fait penser au Canada — un nouveau coup d'œil au carton permet de savoir que c'est en fait le Hochwechsel, en Allemagne.

Dès le début cela ressemble à une peinture de paysage : un peintre trace le ciel à grands traits rouges, l'autre s'occupe du sol avec du vert, plus attentif aux détails.

Les visiteurs du musée passent, s'arrêtent quelques instants. Ce n'est pas un lieu majeur du musée, il ne se passe pas grand chose sur l'image, tout ceci n'a pas l'air très important. On ne vient pas au musée expressément pour voir cette œuvre. Les visiteurs s'éloignent.

Le vent, ou peut-être un faux mouvement des peintres, fait tomber le panneau. Ils le redressent et passent une dizaine de minutes à le consolider.

Le paysage se précise. Une église sur la ligne d'horizon, un gros arbre au centre, qui relie le premier plan et le ciel... Une rangée de sapins en diagonale sur la droite. Des champs dans une diagonale inverse à gauche : la perspective s'affirme. Au loin, le rouge correspond finalement à des montagnes et non pas au ciel, relégué dans une bande jaune au sommet du tableau.

L'un des deux peintres semble plus spécialisé que l'autre dans les arbres et la végétation, mais la séparation des tâches n'est pas claire : chacun retouche les parties déjà peintes par l'autre.

Ils s'interrompent, contemplent le tableau ; peut-être ont-ils presque terminé. Nous n'entendons pas leurs paroles, seulement un bruissement qui pourrait être celui du vent. Puis ils ajoutent soudain un grand trait violet dégoulinant et mystérieux.

Et une série de gros traits, que l'un trace au pinceau fin et que l'autre épaissit avec un pinceau plus épais, d'un bord à l'autre du tableau. Il s'agit de lettres : WATP, We are the painters. Et un nombre : 10.

Ils sortent du cadre.

Le paysage n'est plus vraiment reconnaissable.

Alors que le plan était absolument fixe depuis le début, sans coupe, un brusque zoom arrière révèle que nous sommes en réalité très éloignés du tableau. Celui-ci devient un simple élément du paysage, parmi les collines boisées et les montagnes.

La vidéo arrive à son terme et reprend au début.

Premier plan bruyant : une route de montagne dans une forêt, vue à travers le pare-brise d'un véhicule. Puis le plan fixe dans la neige. Les peintres installent les poteaux et le panneau.

Publié par thbz le 29 mai 2014

2 commentaire(s)

1. Par Détails  (31 mai 2014) :

"On ne vient pas au musée expressément pour voir cette œuvre. Les visiteurs s'éloignent."

C'est tout l’intérêt des musées la "découverte" la vraie et non pas celle dont les journaux spécialisée tracent l'historique :-)

2. Par thbz  (01 juin 2014) :

Oui. Chacun découvre ce qu'il veut. Ou ce à quoi il est ouvert, car cela n'a pas grand chose à voir avec la volonté.

Je suis resté indifférent à la principale exposition présentée dans le musée (une artiste qui se représente elle-même ad nauseam), mais qui sait, une autre fois peut-être m'aurait-elle intéressée plus que cette vidéo...

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