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19 août 2005 - France - Paris-Millau 2005Gien
Paris-Millau
Gien - Nevers >
Gien (le lien pointe vers Wikipédia, que je fais profiter un peu de mes voyages), première étape atteinte après 150 km de route, s'étire indéfiniment le long de la Loire. Dominée par un château du XVème siècle. Fameuse pour sa faïence.
La boutique de la faïencerie occupe un vaste hangar dans lequel on fait ses courses avec un caddie. Tout s'y mélange, du kitsch au bon goût. Des assiettes carrées ornées de fleurs schématiques et volontairement mal cadrées, que l'on verrait bien dans les boutiques tendance du Marais. Des imitations de Grands Anciens comme on en trouve chez les antiquaires. Et puis des modèles plus banals de fruits et d'animaux : là, on est plutôt chez Monoprix. Il vaut mieux visiter cette boutique que le musée qui se trouve à côté, trop petit et peu intéressant.
Lorsque la faïence s'est installée à Gien, vers 1820, la porcelaine avait envahi depuis longtemps les cours royales d'Europe. Il fallait donc se tourner vers une céramique plutôt populaire, ce que Gien a su faire très bien alors que tant d'autres villes de faïence déclinaient à la même époque.
Pour la décoration, Gien a choisi la voie de la copie. Les modèles sur fond bleu s'inspirent des grotesques italiens de la Renaissance, les lambrequins et cornes d'abondance viennent de Rouen. D'autres pièces produites en série reprennent des fleurs chinoises ou des carrelages turcs. Plus tard Gien a aussi réalisé des modèles originaux et quelques vases aux dimensions cyclopéennes pour des expositions universelles. Passeport nécessaire pour se faire connaître : le métro parisien a alors fait appel à Gien pour couvrir ses murs de faïence. En un mot, Gien c'est de la faïence « populaire mais de qualité ». Très différente de celle de Nevers, où j'irai le lendemain.
Gien est donc une petite ville assez animée le samedi. Quelques touristes visitent le château et le musée de la Chasse. Flânent dans la rue piétonne. Regardent les vitrines pleines de faïence. Il y a même un petit cyber-café, un espace Internet à l'Office du Tourisme et un traiteur chinois.
Le fleuve, toutefois, absorbe toute cette animation. Ses dimensions maintiennent les maisons à distance. Son calme l'isole de la ville. Quelques bateaux sont ancrés au hasard, apparemment inutiles. La plupart des villes utilisent tout l'espace disponible pour concentrer leurs activités. Elles bétonnent les rives pour empiéter sur le domaine naturel. Ici, au contraire, l'homme a laissé des berges immenses à la disposition du seul fleuve.
Théorème : pendant l'été, les soirs de week-end, toutes les villes de province organisent des concerts en plein-air assourdissants. J'ai vérifié ce théorème à Sens, à Châlons-en-Champagne, à Verdun et à Gien. Exception quelques jours plus tard à Issoire où le concert, consacré à la musique ancienne, n'utilisait pas une sono disproportionnée.
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Galerie de photos.
Publié par thbz le 19 août 2005
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