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1 octobre 2007 - Corée

Un étranger en Corée

« Hello ! »

L'Occidental qui passe devant un groupe d'enfants, sauf dans le centre de Séoul, est certain de rencontrer un accueil empressé.

« Hi ! »

C'est amusant au début, parfois agaçant par la suite.

« How are you ? »

L'un d'entre eux me sort, après un moment de réflexion, un superbe « How was the weather today ? » en descendant du train. Ou c'est un écolier qui, sûr de lui, s'écarte de son groupe et vient me tendre la main, à l'occidentale.

Dans une ville du sud, un gosse particulièrement éveillé demande en coréen avec l'accent local : « T'es pas américain, hein ? T'es français, non ? » J'ignorais que l'on pouvait deviner ma nationalité simplement en me voyant.

Parfois j'échange quelques mots avec eux : « Bonjour ! » Devant leurs yeux ronds, je précise : « French ! France ! Paris ! » Ils ont compris. Paris, c'est Paris-Baguette et Paris-Croissants, des chaînes de boulangeries-pâtisseries que l'on trouve partout en Corée ; elles servent des donuts, des cheese cakes, des muffins et même des croissants. La France, c'est aussi Louis-Vuitton, ces sacs que l'on trouve au bras des dames de la classe moyenne dans le métro. C'est le nom de quelques grands ensembles résidentiels : Centre-Ville, Character Ville, Plusvill (sic), peints en caractères énormes sur la tranche des immeubles. C'est Thierry Henry (« Your name is Thierry ?... like Thierry Henry ? »). C'est la réputation de rudesse des Parisiens, qui fait peur à certains touristes. C'est le Pulcho chikchi simch'e yojol : la Bibliothèque nationale de France, malgré les demandes de la Corée, retient en sa possession cet ouvrage précieux, réalisé en 1377 avec l'imprimerie à caractères mobiles métalliques que ce pays a inventée bien avant Gutenberg.

Les commerçants eux-mêmes s'intéressent beaucoup à mes origines. Ils demandent à mon amie d'où je viens. L'un d'entre eux, dans une gare, me lance avec satisfaction un « Bonjour ! » en français dans le texte.

Moi aussi, je suis fier de moi lorsque je parviens à comprendre le prix d'un produit dans une épicerie : « Eolma imnikka ? - chon o baeg won. » Un peu hésitant, je sors un billet de mille wons et une pièce de 500, qu'elle encaisse avec un sourire qui signifie : c'est bon, c'est bien le montant que je vous ai demandé.

Publié par thbz le 01 octobre 2007

6 commentaire(s)

1. Par KA  (01 octobre 2007) :

« J'ignorais que l'on pouvait deviner ma nationalité simplement en me voyant. »
Sur un quai de métro à Séoul, j'aperçois une jeune femme occidentale et je me dis illico qu'elle est française. Elle aurait pu être allemande, américaine ou italienne. Eh bien non, elle était effectivement française. Question d'attitude, de vêtements, de coupe de cheveux, ou quelque chose de plus subtil encore.

Je crois que nous sommes facilement identifiables. Comme les touristes amerlocains sont identifiables à Paris, comme on reconnaît facilement un touriste japonais d'un chinois.

2. Par thbz  (02 octobre 2007) :

Il y a quelque chose, en effet, qui fait qu'avec un peu d'habitude on fera souvent la différence entre un Français et un Allemand, entre une Coréenne et une Japonaise.

Et puis on se trompe parfois ; combien de fois m'est -il arrivé d'être surpris parce que mes deux voisins de métro, qui auraient descendre comme moi d'une longue lignée de paysans français, se mettaient à parler en arabe...

3. Par Suricat  (02 octobre 2007) :

"Chiksimgyong"

Le mot qu'y n'a qu'un seul hit dans Google :-) Bientôt 2 si il fait bien son boulot...

4. Par thbz  (02 octobre 2007) :

Un seul hit sur Google, c'est louche...

Après quelques recherches, j'ai trouvé la fiche de cet ouvrage sur Gallica, avec un nom différent. Je modifie l'article en conséquence.

5. Par S.  (03 octobre 2007) :

Non, non, je ne suis pas trop d'accord, identifiable? pas si sûr, dans certains pays comme la Corée ou l'Asie en général, c'est possible mais ailleurs, les apparences sont parfois trompeuses, ainsi, faites gaffes à vos paroles devant les
"étrangèr(e)s" ...:-)

6. Par KA  (23 septembre 2011) :

Je suis bien française, avec des airs un peu germains, étant Alsacienne-Lorraine, pourtant c'est toujours très étonnés que me dévisagent les coréens quand ils l’apprennent: "Non, non, je ne suis pas russe!"
Sachant qu'ils connaissent la physionomie russe des vidéos pour le moins adultes et illégales qu'ils téléchargent, je n'ai jamais pris ça pour un compliment...

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