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octobre 23, 2007

23 octobre 2007 - Cinéma - (lien permanent)

L'île aux fleurs

Comment suis-je tombé là-dessus ? À partir de la page « Liberté » de Wikipédia. J'avais déjà vu ce film. Plusieurs fois. À la télé il y a quinze ans, en zappant. Happé par douze minutes inouïes, jamais vues. Une autre fois au cinéma, surpris de trouver aussi drôle ce que j'avais pris pour un film triste.

L'île aux fleurs est un documentaire, une comédie, un conte philosophique, une parodie, une tragédie, un roman picaresque. Biologie et anatomie, géographie, société, circuit économique, recyclage des déchets, histoire de l'humanité et histoire du monde, Jorge Furtado passe tout à la moulinette. À l'arrivée : une tomate, un porc et quelques êtres dotés d'un téléencéphale hautement développé et d'un pouce préhenseur.

Le ton léger, drôle, intelligent qui pendant dix minutes a enveloppé le spectateur, faisant fondre ses barrières, le laissant sans protection, le plonge d'un seul coup dans le pathétique le plus absolu. La méthode est efficace.

On trouve L'île aux fleurs sur Dailymotion, sur Youtube, sur Google Vidéo : forcément, c'est un film culte. « Les êtres humains se distinguent des autres animaux par le téléencéphale hautement développé, par le pouce préhenseur, et par le fait d’être libres ». Sur ce blog on trouve la transcription du discours de la voix off.

Alors, bien sûr, on se pose des questions : et si c'était un peu truqué, et s'il avait un peu exagéré comme dans Le cauchemar de Darwin. S'il nous manipulait avec un discours trop limpide, trop drôle, trop satisfaisant pour l'esprit, trop « Michael Moore ». Certes, certes. On n'est plus innocent, on a vu trop de films, trop d'images.

Il n'en reste pas moins qu'en tant que produit cinématographique ces douze minutes de pellicule entrent dans une catégorie bien particulière : celle des putain de bons films. Ilha das flores est un putain de bon film.


Un fleuriste du quartier latin qui n'a probablement rien à voir avec le film

Publié par thbz at octobre 23, 2007 | Commentaires (4)


octobre 05, 2007

05 octobre 2007 - Asie - Corée - Plus - (lien permanent)

Corée du Sud

J'ai passé trois semaines en Corée du Sud au mois de septembre 2007. Voici la liste des notes de ce blog relatives à ce voyage :

Et pour ceux que cela intéresserait, quelques galeries de photos sur Picasa :

Gyeongkbokgung (21 photos)
Le palais royal de Séoul.
Gangnam (18 photos)
L'un des principaux quartiers d'affaires de Séoul, avec un paysage de downtown à l'américaine le long de la Teheran-no.
Apgujeong (9 photos)
L'un des quartiers les plus huppés de Séoul, considéré ici pour ses nombreuses maisons de style contemporain « cubique ».
Bulguksa (15 photos)
L'un des temples bouddhistes les plus célèbres de Corée, près de l'ancienne capitale Gyeongju. Nombreux groupes scolaires.
Seonamsa (19 photos)
Un autre temple, près de Suncheon dans la province du Jeollanam. Moins touristique.
Tumulus de Gyeongju (10 photos)
Des dizaines de tumulus de diverses hauteurs, tombes de rois et de dignitaires, sont parsemés à travers Gyeongju et ses environs.
Champs de thé (4 photos)
Boseong, dans la province de Jeollanam, est célèbre pour ses champs de thé vert, qui ondulent le long de la colline.
Hangeul(25 photos)
Petit répertoire de signes.
Dubai (20 photos)
Visite express sur le chemin du retour.

Publié par thbz at octobre 05, 2007 | Commentaires (8)


octobre 01, 2007

01 octobre 2007 - Corée - (lien permanent)

Un étranger en Corée

« Hello ! »

L'Occidental qui passe devant un groupe d'enfants, sauf dans le centre de Séoul, est certain de rencontrer un accueil empressé.

« Hi ! »

C'est amusant au début, parfois agaçant par la suite.

« How are you ? »

L'un d'entre eux me sort, après un moment de réflexion, un superbe « How was the weather today ? » en descendant du train. Ou c'est un écolier qui, sûr de lui, s'écarte de son groupe et vient me tendre la main, à l'occidentale.

Dans une ville du sud, un gosse particulièrement éveillé demande en coréen avec l'accent local : « T'es pas américain, hein ? T'es français, non ? » J'ignorais que l'on pouvait deviner ma nationalité simplement en me voyant.

Parfois j'échange quelques mots avec eux : « Bonjour ! » Devant leurs yeux ronds, je précise : « French ! France ! Paris ! » Ils ont compris. Paris, c'est Paris-Baguette et Paris-Croissants, des chaînes de boulangeries-pâtisseries que l'on trouve partout en Corée ; elles servent des donuts, des cheese cakes, des muffins et même des croissants. La France, c'est aussi Louis-Vuitton, ces sacs que l'on trouve au bras des dames de la classe moyenne dans le métro. C'est le nom de quelques grands ensembles résidentiels : Centre-Ville, Character Ville, Plusvill (sic), peints en caractères énormes sur la tranche des immeubles. C'est Thierry Henry (« Your name is Thierry ?... like Thierry Henry ? »). C'est la réputation de rudesse des Parisiens, qui fait peur à certains touristes. C'est le Pulcho chikchi simch'e yojol : la Bibliothèque nationale de France, malgré les demandes de la Corée, retient en sa possession cet ouvrage précieux, réalisé en 1377 avec l'imprimerie à caractères mobiles métalliques que ce pays a inventée bien avant Gutenberg.

Les commerçants eux-mêmes s'intéressent beaucoup à mes origines. Ils demandent à mon amie d'où je viens. L'un d'entre eux, dans une gare, me lance avec satisfaction un « Bonjour ! » en français dans le texte.

Moi aussi, je suis fier de moi lorsque je parviens à comprendre le prix d'un produit dans une épicerie : « Eolma imnikka ? - chon o baeg won. » Un peu hésitant, je sors un billet de mille wons et une pièce de 500, qu'elle encaisse avec un sourire qui signifie : c'est bon, c'est bien le montant que je vous ai demandé.

Publié par thbz at octobre 01, 2007 | Commentaires (6)


01 octobre 2007 - Arts, architecture... - (lien permanent)

Dubai

La compagnie Emirates propose des vols avec escale de dix heures à Dubai. Pour le prix d'un voyage, on peut donc, en plus, visiter rapidement l'une des villes les plus extraordinaires du monde.

À l'aéroport de Dubai, des slogans vous souhaitent la bienvenue chez vous : « welcome home ». C'est pourtant l'inverse que j'ai ressenti : je ne suis pas chez moi, je ne suis pas même chez quelqu'un d'autre. Les voyageurs sont européens, africains, asiatiques, les vendeuses sont souvent vietnamiennes, les employés indiens, les hôtesses de l'air de la compagnie locale Emirates viennent pour certaines de la Corée où je viens de passer trois semaines. On voit bien quelques visages couverts des coiffes blanches que l'on associe habituellement au Moyen-Orient ainsi que des femmes voilées, mais l'impression dominante était d'être nulle part en particulier.

Nous voulons louer une voiture pour sortir de l'aéroport et visiter la ville réelle. La première agence refuse de nous donner une voiture parce que nous n'avons pas un permis de conduire international. La seconde ne semble pas avoir la même interprétation de la réglementation. Boîte automatique, climatisation : nous sortons de l'aéroport.

À Dubai je veux d'abord contempler la plus extraordinaire pépinière de gratte-ciels du monde. Après avoir perdu une ou deux heures à tenter de nous orienter, nous finissons par voir sortir de la brume une rangée d'aiguilles :

À l'écart, planté dans la mer, le Burj al-Arab, hôtel aussi élevé que la tour Eiffel, d'un luxe paraît-il sans égal :

Le Burj Dubai, le plus haut immeuble du monde. Il atteint déjà 550 mètres de hauteur, on ne sait pas exactement jusqu'où il montera. La flèche de plus en plus fine, bientôt recouverte de verre, se fondra dans le ciel :

Pourtant la forme du Burj Dubai est assez maladroite. Son gigantisme n'impressionne guère lorsqu'on le voit de loin. Peut-être faudrait-il approcher jusqu'à la base, ce qui n'est pas possible pendant les travaux.

Le centre de la ville nouvelle, où chaque construction rivalise d'originalité et, surtout, de hauteur :

Malgré la forme du Burj al-Arab qui rappelle une voile de bateau, malgré les discours des promoteurs du Burj Dubai qui expliquent avoir mis l'esprit de l'architecture traditionnelle dans leur monstre, ce n'est pas dans le Dubai nouveau que je peux trouver une touche locale. Je vais donc garer la voiture dans le vieux Dubai. Direction la crique, traversée sur un bateau-taxi, et les souks. Odeurs d'épices, tissus à bon marché, copies de Rolex proposées par les vendeurs dans la rue... Toutefois, c'est vendredi et la plupart des boutiques sont fermées. A vrai dire, il n'y a autour de nous que des Indiens. Les panneaux et les enseignes sont tous en anglais aussi bien qu'en arabe. 35 degrés, chaleur très humide qui trempe la chemise : c'est un temps plutôt clément pour la région.

Nous revenons à l'aéroport en ayant vu une ville de nulle part, une sorte de conte des Mille et Nuits adapté aux goûts de la finance et du tourisme internationaux. Une Babel dans laquelle des hommes qui parlent toutes les langues bâtissent une tour dont on apercevra à peine le sommet. Fragile comme Babel, car nul ne sait exactement si ces tours se rempliront.

Publié par thbz at octobre 01, 2007 | Commentaires (2)


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