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24 novembre 2010 - CinémaThe Lodger (Hitchcock, 1927)
The Lodger (ou Les Cheveux d'or) est un grand film d'Hitchcock.
Un grand film parce que l'histoire est menée de main de maître, de la première à la dernière minute. Parce que la mise en scène varie les effets, dans un style expressionniste. Alors que les espaces paraissent souvent étroits, ce qui est caractéristique du cinéma muet qui peine à montrer l'étendue, de temps en temps le champ s'élargit considérablement et prend des dimensions monumentales : la mère, qui commence à s'inquiéter de son locataire, est toute petite dans son lit dominé par un mur immense sur lequel les lumières extérieures impriment l'image d'une fenêtre inquiétante. Hitchcock joue du décalage des personnages dans le plan : serrant parfois son personnage contre le bord de l'image, abandonnant toute symétrie, il introduit une dissonance qui crée l'angoisse. Forcé d'innocenter son personnage à la fin, il transforme le vampire en figure christique : accroché par des menottes à une grille comme sur une croix, insulté par la foule, il est déposé et recueilli par son amie dans une évidente Piétà, avant de retrouver la conscience dans l'atmosphère pure d'un hôpital.
C'est déjà un film d'Hitchcock parce qu'on y retrouve les motifs de ses films suivants : le regard ironique sur les Anglais moyens, les jeunes femmes blondes (de surcroît assassinées), l'escalier étroit de Psychose avec à son sommet une chambre inquiétante, le jeune homme trop beau et trop impeccable. On croit même, l'espace d'un instant, que la héroïne blonde risque de se faire assassiner dans sa baignoire.
Mais la symbolique des choses et des personnages est tellement forte chez Hitchcock, tellement connue des adeptes du hitchcockisme, comme les leitmotive de Wagner chez les pratiquants de la religion du Ring, qu'il est difficile d'être original dans une énumération des références. Il suffit donc de reprendre une partie du plan d'un article de Wikipédia :
3.2 Le cinéma hitchcockien
3.2.1 Le « pur cinéma »
3.2.2 Thèmes. Les personnages
3.2.2.1 Les hommes
3.2.2.1.1 Le héros. Un innocent « monsieur tout le monde »
3.2.2.1.2 Le méchant. Du dandy au fou
3.2.2.2 Les femmes
3.2.2.2.1 La blonde « hitchcockienne »
3.2.2.2.2 La mère
3.2.2.3 Le couple
3.2.2.4 Le double
3.2.3 Motifs. Les objets
3.2.3.1 Les objets parlent
3.2.3.2 Les luminaires
3.2.3.3 L'œil/ l'écran
3.2.3.4 Les lieux
3.2.3.5 Les escaliers
3.2.3.6 Les véhicules
3.2.3.7 Les nourritures
3.2.4 Un spectateur complice
Car tout, ou presque, est déjà dans The Lodger. Tout, à commencer par le plaisir du spectateur.
Publié par thbz le 24 novembre 2010
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