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4 décembre 2006 - Graffiti - Paris

Retour dans la rue Férou

J'ai déjà évoqué quelques détails de la rue Férou, où l'on trouve en particulier un âne. Or un riverain a eu l'amabilité de me livrer quelques secrets de la rue Férou. Il me dit, en particulier, qu'on trouve un menu sur le mur de l'Hôtel des Finances.

Un menu ? Sur le mur d'un percepteur ?

L'Hôtel des Finances occupe l'emplacement de l'ancien séminaire de Saint-Sulpice. Georges Perec l'évoque dans sa tentative d'épuisement de la place Saint-Sulpice, sur laquelle donne son entrée principale.

Vu depuis la rue Férou, l'Hôtel des Finances se réduit à un long mur de pierre, semblable à celui d'une prison.

Les 20 premiers mètres du mur constituent la rue Henri-de-Jouvenel, l'une des plus courtes de Paris.

À première vue il n'y a rien sur ce mur, absolument rien. Un regard plus attentif fait pourtant surgir de la pierre des lettres bien dessinées.

Sans doute, à une autre époque, ces lettres composaient un mot ou une phrase, une interdiction ou un ordre. Aujourd'hui, fragmentées, presque effacées, elles ne sont plus que des motifs désarticulés sur une muraille.

Plus bas, à hauteur d'homme, des graffitis entaillent légèrement la pierre. Pas de slogan politique, aucun prénom inscrit dans un cœur : juste des mots illisibles. Décidément, il n'y a rien à comprendre.

Ces signes ont perdu leur signifié et ne diffèrent guère des variations de la pierre inscrites au cours du temps, traces de l'histoire de ce mur dont l'origine est aujourd'hui perdue.

C'est au troisième passage qu'on finit par découvrir le menu, gravé dans une pierre. Le premier plat est un pot-au-feu, mais on ne parvient pas à lire les suivants. La date se termine par 89, mais de quel siècle s'agit-il ? Peut-être le 19e ? Encore une fois ce mur décourage toutes les tentatives de déchiffrement.

Quant à l'âne de la rue Férou, il n'existe plus. Une couche de peinture a eu raison de lui.

Une rue de Paris peut être calme, courte et vieille de cinq siècles, elle n'est pas pour autant un espace immuable : sous l'effet des rénovations et des regoudronnages, des graffitis humains et de l'érosion naturelle, son visage continue à évoluer d'une année à l'autre et d'un siècle au suivant.

Juin 2012 : la suite dans Le poème de la rue Férou.

Septembre 2019 : avec un éclairage rasant, je déchiffre quelques mots supplémentaires : « (L)AVOCAT », « VANILLE » (cliquer pour voir en grand).

Publié par thbz le 04 décembre 2006

5 commentaire(s)

1. Par good  (04 juin 2010) :

comme ça je dirais que la date du menu est 1889

2. Par thbz  (08 juin 2010) :

Oui, et je crois qu'il y a aussi de l'avocat dans le menu.

3. Par Gavroche  (07 janvier 2011) :

J'avoue ne pas connaitre cette rue, la prochaine fois que je passe à proximité j'essaierai de déchiffrer cet étrange menu. J'ai regardé les évènements qu'il y a eu à Paris en 1889 et je n'ai trouvé que l'Exposition universelle, peut être est-ce un touriste de passage qui a voulu laissé une trace de sa venue à Paris et de ce qu'il y a mangé...

4. Par Anthony Thompson  (30 mai 2017) :

Please write this in English.

5. Par thbz  (30 mai 2017) :

Why?

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