Églises romanes d'Auvergne (I)
Paris-Millau
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Il y a certaines choses, en Auvergne, à côté desquelles on ne peut pas passer sans s'arrêter.
Parfois certains arts parviennent, dans un style donné, à un état de réussite totale et impossible à dépasser. De ce sommet, quelle que soit la direction que l'on prenne, on ne peut que redescendre. Vers l'an 1100 les moines de la Chaise-Dieu ont, comme des alchimistes, trouvé la formule idéale de l'église romane d'Auvergne. Beauté de la pierre d'arkose, équilibre des formes du chevet, solidité de la structure, intensité spirituelle de l'atmosphère intérieure : ils savaient réunir dans un seul édifice tout ce que l'on peut demander à une église. Il ne leur restait plus, comme pour un pianiste qui maîtrise son répertoire, qu'à mettre en œuvre ce répertoire architectural à travers l'Auvergne. On désigne aujourd'hui sous le nom d'« églises majeures » cinq églises du Puy-de-Dôme qui illustrent merveilleusement la perfection classique que l'architecture romane, à ce moment-là, atteignit en Auvergne.
Ce qui surprend, dans les églises romanes d'Auvergne, c'est qu'elles n'ont pas de visage : leur façade occidentale est mal dégrossie, à peine décorée (Notre-Dame du Port), lorsque l'église n'est pas tout simplement adossée à la montagne du côté occidental (Orcival). En revanche elles ont un corps : un chevet bien planté, comme le postérieur d'un sphinx, qui monte par étage et s'affine jusqu'à la flèche.
La beauté de ces églises se renouvelle au fur et à mesure qu'on approche d'elles. L'équilibre des proportions se renouvelle à toutes les échelles.
De loin, l'église se dresse au-dessus d'un village et s'inscrit dans la nature comme si les montagnes avaient été construites autour d'elle :
Aucune échelle n'écrase l'autre : le décor reste confiné au détail, les chapelles ne débordent pas assez du bâtiment pour compromettre l'équilibre de la composition.
La beauté des formes est magnifiée par les matériaux employés, en particulier l'arkose, pierre qui se dore au soleil du matin comme celle de Paris au crépuscule. Pierre rare, malheureusement : lorsque viendra le temps des cathédrales, les bâtisseurs passeront à la pierre de lave, pierre très solide qui résistera aux révolutionnaires mais donnera à Clermont-Ferrand un aspect noirâtre qui fait penser aux monuments parisiens dans les années 70.
La suite sur Églises romanes d'Auvergne (II).
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Publié par thbz le 24 août 2005
9 commentaire(s)
1. Par emmanuel (14 novembre 2005) :
Hello,
jettes un oeil sur Auvergne romane, cela devrait t'intéresser !
Emmanuel
2. Par thbz (14 novembre 2005) :
J'ai déjà vu ce site. Aussi bien pour les photos que pour les textes : superbe ! Beau travail...
3. Par eglisman (06 janvier 2010) :
Duper site!!
4. Par églisman (06 janvier 2010) :
Votres site est super pour mon devoir d'histoire. merci
5. Par charles (22 décembre 2010) :
Pourier vous faire la méme chose avec une eglise gothique svp pour mon exposé d'hitoire.
sinon tré beau site.
6. Par (10 janvier 2011) :
tres Bien
7. Par Ln (23 février 2011) :
Et puis si possible lui faire son exposé d'histoire aussi, avec des photos et sans fautes d'orthographe, ça serait gentil....
8. Par quelqun (17 janvier 2012) :
Super site !
9. Par (14 février 2013) :
super