« juin 2005 | Accueil | août 2005 »
juillet 18, 2005
18 juillet 2005 - France - Plus - (lien permanent)
Le plus petit village de France
Six communes de France ont une population officielle nulle : Beaumont-en-Verdunois, Bezonvaux, Cumières-le-Mort-Homme, Fleury-devant-Douaumont, Haumont-près-Samogneux et Louvemont-Côte-du-Poivre.
Au début du 20ème siècle, Fleury-devant-Douaumont ressemblait à ceci :
Voici la même rue aujourd'hui :
Fleury et les huit autres villages se sont trouvés sur la ligne de défense de Verdun en 1916. Chacun a reçu plusieurs milliers d'obus chaque jour pendant plusieurs mois. Aujourd'hui ces villages ont un maire et une existence légale. Leur population est de zéro habitant.
La bataille de Verdun, trente ans avant Hiroshima, a montré que l'homme pouvait détruire la nature s'il y mettait suffisamment de férocité. Lorsque les paysans ont repris possession de leur terre à la fin de la guerre, ils se sont demandés ce qu'ils allaient en faire. Les obus avaient retourné la terre. Le sang des soldats l'avait abreuvée, exauçant le vœu atroce de la Marseillaise. Chaque coup de pelle ramenait un crâne. La terre ne valait plus rien, et surtout : qui aurait accepté de la cultiver ? L'État a donc acheté les champs des paysans. Il a enlevé les mines, planté des arbres, rassemblé des ossements dans un ossuaire. Mais sous les racines de ces arbres, il resterait encore, presque un siècle plus tard, 130 000 cadavres.
Aujourd'hui, ce qui reste de la bataille de Verdun en dehors des musées et des esprits, c'est une gigantesque blessure de la nature. Les trous creusés par les obus demeurent le long des routes, dans les sous-bois, au fond de la forêt, partout, sur chaque mètre carré à plusieurs kilomètres à la ronde.
À New York, on peut embrasser du regard le trou du World Trade Center et dire : c'est là que ça s'est passé, devant moi, entre ces immeubles toujours debout. Dans les collines autour de Verdun, on est obligé de penser : rien n'a été épargné autour de moi, c'est partout que ça s'est passé.
Face à cette catastrophe, Fleury et les autres villages n'étaient que des mouches. Le long de la rue Saint-Nicolas on trouvait la mairie, l'école :
... le lavoir, le cordonnier, le maréchal-ferrant :
... et puis, un peu à l'écart, mais pas bien loin car ce n'était pas un grand village, plus dérisoires encore, des fermes :
Publié par thbz (juillet 18, 2005) | Commentaires (26)
juillet 17, 2005
17 juillet 2005 - France - (lien permanent)
Forêt de pierre
Une recherche par Google ne me dira pas qui a inventé l'expression « forêt de pierre » pour désigner l'architecture intérieure des églises gothiques.
Plusieurs personnes ont sans doute inventé l'expression. C'est qu'elle vient spontanément à l'esprit lorsqu'on entre dans certaines églises gothiques.
C'est le cas de Notre-Dame-en-Vaux, à Châlons-en-Champagne (ex-Châlons sur Marne).
En quittant Châlons en direction de Verdun, on passe par l'Épine. Comme en Toscane où dans la moindre église on découvre des tableaux de Signorelli ou de Lippi, ici une vaste église déploie la dentelure flamboyante de ses tours au-dessus d'un village minuscule. Elle émerge des champs environnants, solitaire, bien avant les maisons environnantes. C'est un petit Chartres.
Publié par thbz (juillet 17, 2005) | Commentaires (0)
juillet 14, 2005
14 juillet 2005 - Paris - (lien permanent)
14 Juillet
Si cet article est publié en juillet 2009, les photos datent du 14 juillet 2005. Il s'agit du feu d'artifice, lancé cette année-là depuis la tour Eiffel.
Ce soir-là j'ai vu par ma fenêtre une tour-bouquet de fleurs :
... une tour bleue :
... une tour-paon :
... une tour en flammes :
... et enfin une tour complètement déchaînée :
Publié par thbz (juillet 14, 2005) | Commentaires (0)
juillet 11, 2005
11 juillet 2005 - Arts, architecture... - Paris - (lien permanent)
Collision dans la rue Lecourbe
PARIS - Grave accident de construction en plein 15ème arrondissement. Deux immeubles de style éclectique se sont heurtés de plein fouet le long de la rue Lecourbe, bien connue des amateurs de Monopoly.
Les premiers résultats de l'enquête montrent que la collision a eu lieu au 19ème siècle. L'architecte a tenté de maquiller le bâtiment de gauche en maison bourgeoise de style Henri IV mais s'est trahi par l'emploi de volets métalliques pliants. Cet accessoire ne se serait répandu sur nos façades qu'à partir du règne de Louis-Philippe. Et comme le remarque un enquêteur, « on se demande ce qu'Henri IV serait allé faire rue Lecourbe ».
Quant à l'immeuble de droite, beaucoup plus massif, ses nombreux arcs en plein cintre et son fronton à reliefs géométriques laissent perplexe. On peut le ranger dans un courant architectural très répandu à toutes les époques : le style moche. Sa fonction est claire : il abrite les cérémonies de quelque religion proche de la mouvance chrétienne.
Les enquêteurs n'ont pas encore pu déterminer quel bâtiment est le plus récent, ce qui le désignerait comme le responsable de la collision. Une thèse courament évoquée envisage qu'un architecte ait décidé de réaliser la maison et l'église en une seule fois.
Publié par thbz (juillet 11, 2005) | Commentaires (4)