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avril 20, 2006

20 avril 2006 - Citations - (lien permanent)

Wovon man nicht sprechen kann

« Wovon man nicht sprechen kann, darüber muß man schweigen ». C'est à dire : « sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence » (traduction de Gilles-Gaston Granger).

L'artiste Michael Brynntrup a obtenu un prix au festival de Dresde de 1999 pour un film court intitulé Tabu V (wovon man nicht sprechen kann). La conclusion est différente : « sur ce dont on ne peut parler, il faut faire des films ». D'autres proposent plutôt de « chanter » ou « danser ».

Jutta Imelda Kanneberger vend pour 129 euros un coussin Wovon man nicht sprechen kann.

En 1966, le Finlandais M. A. Numminen a mis en musique cette phrase sur le ton de la marche militaire, avec un passage clownesque.


M. A. Numminen

Le site lfs.nl propose une interprétation purement visuelle du « Wovon » :





« Wovon man nicht sprechen kann, darüber muß man schweigen » est une phrase de Ludwig Wittgenstein qui clôt son Tractatus logico-philosophicus. Âgé de trente-deux ans, il estimait alors qu'il n'y avait plus grand'chose à dire en philosophie. Il a donc abandonné son métier pour devenir instituteur en Autriche.

Wittgenstein présente ainsi le Tractatus : « On pourrait résumer en quelque sorte tout le sens de ce livre en ces termes : tout ce qui proprement peut être dit peut être dit clairement, et sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence ». Le Tractatus est l'un des livres les plus obscurs qu'on ait écrits en philosophie. Selon Wittgenstein, Bertrand Russel lui-même, qui avait permis sa publication, ne l'avait pas compris. Comme tous les ouvrages de philosophie qui prétendent avoir trouvé des réponses définitives, il a fait l'objet de contestations et de discussions sans fin.

Le Tractatus logico-philosophicus contient sept propositions majeures numérotées de 1 à 7 qui sont « expliquées » par une arborescence de sous-propositions. La proposition n° 7 est le « Wovon man nicht sprechen kann ». C'est la seule à ne pas être munie de sous-proposition. L'ouvrage s'achève donc sur elle.

Après le « Wovon », ma préférée est la proposition n° 6 : « La forme générale d'une proposition est la forme générale d'une fonction vraie qui est [p, ξ, N(ξ)]. C'est la forme générale de la proposition ». M. A. Numminen a adapté cette proposition pour un soliste et un chœur mâle. Je ne dispose malheureusement pas d'un enregistrement.

Tout ceci n'a aucune importance.

Publié par thbz at avril 20, 2006 | Commentaires (8) | TrackBack


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